DESCOUDRAS Jacques  (1913-2007)   FAFL     SAS Parachutistes

Jacques DESCOUDRAS est né au Havre le 29 Juin 1913.

 

Mobilisé dans l'Artillerie sur la Côte française des Somalis en septembre 1939, il rallie les Forces Françaises Libres à Diredaoua en Ethiopie en novembre 1942, affecté au Bataillon de Marche Somali.

 

Il est volontaire pour l'Infanterie de l'Air en Mars 1943 et débarque le 17 Juin en Grande-Bretagne.

Il s'engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres sous le matricule 36055.

 

Il rejoint la CCE du 1er Bataillon d'Infanterie de l'Air et effectue son stage à Hardwick entre Juillet et Août.

 

Le Sergent DESCOUDRAS est breveté parchutiste à Ringway le 6 Août 1943 et affecté au HQ Squadron du 4e SAS Parachutistes.

L'intégration à la SAS Brigade se fait en novembre 1943, et les SAS rejoignent alors Cupar. Ils sont ensuite envoyés au camp secret de Fairford avant de partir en mission.

JUIN 1944

 

A l'approche du Débarquement de Normandie, la mission principale du 4ème SAS consiste à  maintenir en Bretagne les unités allemandes qui s'y trouvent et les empêcher de rejoindre le front de Normandie. 

Ils doivent également faire penser le plus longtemps possible à  l'ennemi qu'un second débarquement est prévu sur les côtes bretonnes. 

Dans ce but, des détachements précurseurs doivent être parachutés la veille du Jour J, dans la nuit du 5 au 6 juin.

Les équipes doivent ensuite établir deux bases, Samwest et Dingson, qui recevront les jours suivants les différents éléments du bataillon. 

A partir de ces deux bases, les SAS doivent effectuer leur mission de sabotage et de harcèlement. Ils doivent également tenter de prendre contact avec les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) et évaluer leurs effectifs.

 

A 22h30 et 23h le 5 juin 1944, deux quadrimoteurs Stirling des 620 et 299 squadron du 38 Group RAF décollent de la base secrète de Fairford. 

Ils tranportent les trente-cinq parachutistes français qui constituent l'avant-garde des troupes de Libération. 

Les deux avions passent au-dessus des côtes françaises à  la hauteur de Saint-Brieuc en direction du sud vers Saint-Nazaire. Ils amorcent ensuite un virage à  droite et remontent vers l'ouest. 

 

LA BASE DIGSON ET LA  BATAILLE DE SAINT-MARCEL

 

Dans la nuit du 5 au 6 juin, les deux équipes SAS sont larguées dans le Morbihan.  Dans la soirée du 7 juin, le contact est pris avec la résistance locale et les parachutistes installent la base Dingson dans les landes de Lanvaux, à  proximité du village de Saint-Marcel.

 

Le 11 Juin trois Stirling des 196th Squadron et 299th Squadron de la RAF se présentent au-dessus du terrain Baleine. Jacques DESCOUDRAS figure parmi les hommes parachutés, de même que le commandant BOURGOIN, chef du 4e SAS.

Nuit après nuit, ce sont 45 tonnes d'armes et de munitions qui sont larguées : le plus important parachutage d'armes en France Occupée. 30 avions du 38 Group chargés de ravitailler la base Digson larguent 580 containers sur le terrain Baleine.

A la demande du olonel Bourgoin, le colonel Morice invite les bataillons FFI à rallier La Nouette et le camp de Saint-Marcel, pour y recevoir leur armement : 4000 résistants passeront ainsi par Saint-Marcel.

 

Mais toute cette activité ne passe pas inaperçue et au petit matin du 18 Juin, l'alerte est donnée... Le combat de Saint-Marcel s'engage et le maquis qui s'étend sur plus de 800 hectares est défendu par environ 1500 maquisrds et 200 parachutistes. Ils résistent vaillamment à 3 attaques successives dans la journée mais doivent abandonner la base à la tombée de la nuit, avant l'arrivée des blindés et l'encerclement. Les hommes se replient alors par petits groupes vers Callac et les Landes de Lanvaux.

 

Du côté français, la Bataille de SAINT-MARCEL se soldera par 28 morts et 60 blessés, dont le sergent Philippe REINHART, ainsi que 15 prisonniers parmi lesquels Jacques DESCOUDRAS,  capturé près de Saint-Marcel le  lundi 19 juin 1944. Les pertes allemandes, évaluées entre trois cents et cinq cents hommes montre bien l'intensité des combats.

 

Nous ignorons quelles furent les circonstances de la détention de Jacques DESCOUDRAS.

La Wehrmacht organisa une chasse sans merci contre " les terroristes " et lança, dans la campagne, des groupes très mobiles d'environ 80 hommes. Ces unités ukrainiennes et géorgiennes fouillèrent sans cesse les bois et les villages, massacrant les FFI isolés et terrorisant la population. Les prisonniers furent  soit  fusillés soit dirigés vers les camps de déportation.  [1] 

 

Cette Bataille qui constitua l'un des plus hauts faits d'armes de la Résistance connaît un énorme retentissement en Bretagne.

 

Général Alain de Boissieu - « …. tout le régiment de cet excellent colonel Bourgoin qui a été parachuté sur Saint-Marcel pour faire un abcès de fixation de la résistance bretonne autour de lui avec un parachutage d'armes antichars assez considérable de façon à empêcher les Allemands d'utiliser les trois grands axes de Brest, Lorient, Vannes vers Rennes : les Allemands ont été littéralement stoppés. Le régiment Bourgoin les a neutralisés pendant près de huit jours au prix de grosses pertes. Quand les Paras ont vu qu'ils étaient encerclés ils sont partis de nuit et sont allés renforcer un certain nombre de maquis dans toute la Bretagne en leur apportant des armes antichars qui avaient été parachutées à Saint-Marcel. Ils ont attaqué des voitures de liaison, des auto-mitrailleuses, des engins blindés, des chars, des camions, si bien que les unités allemandes de Bretagne ont été littéralement stoppées sur place et ne sont pas arrivées en Normandie » [2].

 

Jacques DESCOUDRAS est décédé en Mars 2007.

Ressources

 

Les Parachutistes SAS de la France Libre 1940-1945. David Portier, Nimrod ed., 2010.

 

[1] Témoignage d'Emmanuel Thiebot, historien, sur le site 41emeri3945 LIEN 

 

[2] Témoignage du général Alain de Boissieu, Fondation Leclerc.

 

 

Dossier Résistant (non consulté)  au SHD de Vincennes : GR 16 P 178 930

 

Page sur le site Fflsas.org  LIEN

 

Page sur le site Françaislibres.net  LIEN