Nous recherchons une photographie d'Yves Balcou.
Yves BALCOU est né le 2 septembre 1919 au Havre.
Il s'évade de métropole et s'engage dans la France Libre en Juillet 1940.
Il est affecté à la Marine de Guerre FNFL et sert l'Armement Militaire des Bâteaux de Commerce (AMBC) du
cargo Casamance.
Le cargo Casamance
Copyright : Ch. R. (coll. Fondation de la France Libre
Le destin du Cargo Casamance
Le 20 juin 1940, le bâtiment appareille depuis Bordeaux avec une centaine de passagers pour l'Angleterre.
Saisi à l'armistice par les Britanniques, il est réarmé sous le pavillon de la France libre et Roger Brias en prend le commandement en juillet 1940. Le Casamance participe à l'expédition de Dakar visant à rallier l'Afrique occidentale française à la France libre en septembre 1940, puis aux opérations de Libreville au Gabon en novembre 1940.
Avec un chargement complet dans les différents ports d'Afrique, le Casamance fait en 1941 le voyage de retour Freetown-Glasgow, chargé d'acajou, d'arachide et de cacao, et avec un équipage cosmopolite de 47 personnes.
Le 17 Février 1941, dernier navire du convoi de Glasgow à destination de Hull, il se dirige vers le Sud en descendant la Mer du Nord, par une mer déchaînée, les compas déréglés, la faible puissance des machines ne pouvant compenser la dérive, le moteur du Casamance tombe en panne.
Après avoir dérivé, le navire s'échoue vers minuit 30, à la base des falaises massives, entre Skinningrove et Hummersea (Yorkshire) , à environ neuf milles au sud de Redcar.
Une voie d’eau se déclare aussitôt dans le compartiment machine : le Casamance coule immédiatement, le pont demeurant à fleur d’eau. L’ordre d’abandonner le navire sera donné par le commandant Brias, le lendemain vers 10 heures, dans des conditions très pénibles (il fait -10 degrés).
Trente-sept des membres de l'équipage débarquent du navire à bord d'un canot de sauvetage en acier ; un second bateau, en bois, a été lancé avec les dix autres hommes à bord...
Témoignage
Un matelot breton, Michel le Moan, a donné un compte-rendu de l'incident par l'intermédiaire d'un interprète lors de l'enquête qui s'est tenue plus tard à Timm's Coffee House à Skinningrove. Il a déclaré au coroner :
«J'ai senti le navire échouer peu après minuit et nous avons trouvé que c'était sur les rochers près de la côte. La mer était très agitée et nous avons décidé d'attendre une journée.
J'ai vu deux ou trois personnes arriver sur le rivage et essayer de nous envoyer une ligne à la roquette. Quelqu'un a signalé qu'un canot de sauvetage était en route vers 6 heures du matin. Comme aucun canot de sauvetage n'était apparu avant 10h30, nous avons lancé notre propre canot de sauvetage dans une mer très agitée, même si nous craignions qu'il ne soit brisé par la mer.
Notre bateau, en acier, était supposé transporter 55 personnes, mais nous ne risquions pas ce chiffre, le temps était trop rude ... et 37 ont embarqué.
Le deuxième jolly-boat, en bois, a été lancé avec les dix hommes restants à bord lorsque le premier bateau était à mi-chemin de la plage. Le capitaine a décidé que tout allait bien. Nous étions à cinquante mètres du rivage quand notre bateau a été pris par une vague lourde, et plein d'eau, a chaviré". (1)
Huit des neuf hommes qui se sont noyés, dont le matelot cannonier Yves BALCOU, étaient des Français Libres. Ils furent enterrés dans le minuscule cimetière de Lyth surplombant Whitby.
Yves BALCOU a depuis été réinhumé au cimetière militaire de Brookwood (Surrey) : Carré 29 - Rang A - Tombe 15
Le 21 février 1946, les huit marins disparus furent cités à l'Ordre de la Division.
Ressources
Dossier Résistant au SHD de Vincennes (non consulté) : cote GR 16 P 228 58
Pas de dossier répertorié au SHD de Caen
Matricule : 705 C39 (ou B39)
(1) Témoignage de Michel Le Moan, traduit de l'anglais, issu de l'ouvrage "Shipwrecks of the nort east coast, Pitkin edition, diffusé sur le site wrecksite LIEN