Bernard CHEVIGNARD (1913 - 1944)                 Compagnon de la Libération                                Mort pour la France

Résistance intérieure - Réseau Turma Vengeance

 

Bernard Chevignard est né le 16 février 1913 au Havre.

Titulaire de la première partie du baccalauréat, il devance l'appel en octobre 1933 puis, libéré à l'automne 1934, il exerce ensuite différents métiers temporaires.

 

Il est rappelé fin août 1939 comme Maréchal des logis au 73e GRDI. Cité à l’ordre de la Division lors de la campagne de France, fait prisonnier vers le 20 juin, il réussit à s'évader de Reims en septembre.

En décembre, Bernard Chevignard passe clandestinement en zone libre et intègre l'Ecole nationale des cadres de la jeunesse d'Uriage (qui se démarque de la politique de Vichy, sous l'influence d'Emmanuel Mounier et Hubert Beuve-Méry).

 

Désirant agir concrètement, il regagne Paris en septembre 1941 où il retrouve sa famille, également opposée à l'occupation.

Il se livre "en amateur" à des sabotages contre l'armée allemande jusqu’à sa rencontre en mars 1943, du Dr Wetterwald, fondateur du réseau "Turma-Vengeance". Il est chargé de constituer et entraîner une section spéciale pour, notamment, réaliser des sabotages et des attentats.

Dépourvu de moyens, il parvient néanmoins à recruter, armer et habiller un groupe d'action et à organiser deux sections en volant aux Allemands voitures, essence, armes, uniformes et papiers lors d'une succession d'opérations extrêmement risquées qu'il dirige personnellement :

-  juin 1943, préparation d’un sabotage près du viaduc de Chantilly et la mise au point de la destruction de la ligne téléphonique Paris-Bruxelles-Berlin.

- août 43 : à Paris, 5 vols de voiture (rue Lauriston et avenue des Champs-Elysées,...) avec son jeune adjoint Michel Pelletier, sous les yeux des Allemands. Par deux fois  poursuivi il parvient à s'enfuir.

Au total, la section "Vengeance" réussit une centaine d’actions sous sa direction

 

En juillet 1943, sa mère - qui hébergeait un aviateur américain - a été surprise à son domicile par les Allemands à la recherche de Bernard ; déportée à Ravensbrück, elle n'en reviendra pas.

 

Le 22 août 1943, c’est Bernard qui est surpris à la piscine Molitor tenant de s'emparer d'uniformes allemands, il s’échappe en passant à travers une baie vitrée, mais est rattrapé sous les yeux de sa soeur qui l'attendait dans la rue.

 

Interné à la prison du Cherche-midi, livré aux Allemands en septembre 1943, il est transféré à Fresnes et torturé à plusieurs reprises.

 

Le 3 mars 1944, il est condamné à mort par un tribunal militaire allemand. Il est fusillé avec 4 de ses camarades le 15 mars 1944, au Mont Valérien.

 

Après avoir été inhumé au cimetière d'Ivry, le corps de Bernard Chevignard a été transféré en 1949 dans le caveau familial du cimetière de Dijon.

 

D'après la biographie de l'Ordre de la Libération

 

 

Acte de naissance de Bernard Chevignard
Acte de naissance de Bernard Chevignard

Bibliographie


Bernard Chevignard (1913-1944) Compagnon de la Libération par Bernard Chevignard, ed. Salmaise (Côte d'Or), 2006