ROPERT Georges  (1916-1971) FNFL                1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos    Badge n° 19

Remerciements au Musée de Tradition des Fusiliers Marins et Commandos à Bernard Dulou et à Madame Monique Ropert

Copyright N°4 Commando de Le Pleven et Simonnet  ed. Heimdal

Georges Jean Marius ROPERT est né le 19 août 1916 au Havre.

 

Au Printemps 1940, il combat au sein du 125e Régiment d'Infanterie lorsqu'il est blessé à Dunkerque. Il est hospitalisé en Grande Bretagne et s'engage dans les FNFL en Août 1940.

 

"...  notre Normand se retrouva en temps que simple soldat embarqué dans cette drôle de guerre qui le conduisit, comme tant d’autres, à passer un sacré week-end à Zuidkoote, à La panne, à Malo les Bains (ou il perdit ses derniers copains) et à Dunkerque. Dans cette ville allait se jouer son destin : un éclat de shrapnell lui ayant traversé la joue et le palais, G. Ropert était embarqué par deux marins britanniques et se retrouvait peu de temps après à l’hôpital d’Orpington, dans le Sussex. De son lit, il suivait, bien sur les évènements dont deux le frappèrent surtout : la capitulation et l’appel du 18 juin.

 

Première évasion

 

Il avait alors la possibilité d’attendre paisiblement sa guérison et de retourner en France comme les autorités anglaises lui en donnaient le droit. Mais ce n’était pas dans sa nature. Alors, avec son trou dans la figure, il quitta l’hôpital sans dire au revoir aux infirmières, ni aux médecins et se rendit à « l’Olympia », le parc des expositions de Londres où reçu par De Gaulle, il était hébergé avec les autres volontaires de ce qui devait devenir les F.F.L.  : « J’étais en famille : il n’y avait pratiquement que des Normands, des Bretons, ceux de l’Ile de Sein représentaient le Quart de la France, et des Parisiens »

C’était la bataille de Londres : le soir, ils montaient sur la terrasse du building pour repérer les points de chute des bombes incendiaires et prévenir les pompiers qui n’avaient ainsi pas de temps à perdre en longues recherches. Et ils leur donnaient un coup de main en plus : deux cent cinquante sauvetages dont celui d’un pompier qui spontanément offrit se « Red Cross » à G. Robert".

 

Georges Ropert, à droite.

Copyright Musée de Tradition des Fusiliers Marins et Commandos

 

"Après vint du beaucoup plus sérieux encore. En mai 1941, les Français montaient au « Holding Camp » de Camberley où ils devaient subir un entrainement et être formés en compagnie en vue de campagnes en Afrique, Italie et autres lieux. (1)

 

Il passe par le centre d'instruction de Camberley avant de rejoindre le 1er BFMC en Mai 1942.

 

Seconde évasion

 

" Déjà évadé de l’hôpital, Georges Ropert n’allait pas tarder à récidiver, dans des circonstances tout de même différentes. Grand, blond aux yeux bleus, c’est bien un Normand, il avait de l’aversion pour la boule à zéro. Son capitaine étant d’un avis différent, ils eurent des mots. Foin des « p’tet bien qu’oui p’tet bien qu’non » ce fut la grosse engueulade avec, à la clé, la prison. Et c’est de cette geôle que notre contestataire vit un jour passe un capitaine dont l’aspect posa, sur sa tignasse touffue, un énorme point d’interrogation ; « l’était moitié marin, moitié fantassin » ce type. Je me suis dit faut voir ce que c’est. Alors j’ai fait le coup de la serviette mouillée en allant au bain. Ce qui fabrique un système de tord barreau et permet de s’évader à nouveau. Sortit donc Georges Ropert qui alla rejoindre le mi-chair, mi-poisson, objet de sa curiosité.

 

"Voilà ce qu'il me faut "

 

Alors caporal, il demanda à l’officier à quel sacré bon sang de bonsoir de corps il appartenait ; « je suis le capitaine Kieffer, des commandos des Forces navales françaises Libres et nous serons les premiers à débarquer en France » - ça m’intéresse ça. - Alors vient avec moi.

Il y avait peu de formalités à remplir à l’époque, mais ils allèrent quand même voir le colonel commandant du camp et fatalement la vérité éclata : force fut au fugitif d’avouer son évasion de la geôle. « C’est exactement le genre de type qu’il me faut » s’exclama alors Kieffer. Et voila comment à l’époque on passait de l’infanterie dans les commandos marine".  (1)

 

 

Le quartier-maître ROPERT participe au raid sur Dieppe en Août 1942 :

 

" Le jour de mes 26 ans, le 19 aout 1942, on nous envoie tenter un débarquement à Berneval en Normandie. Nous étions seize Français parmi des tas de canadiens. Ca a duré de 4 heures du matin à midi et demi environ". (1)

 

Il reçoit une première citation à l'Ordre de la 1ère compagnie des fusiliers marins commandos lui donnant droit au port de la Croix de guerre avec Etoile de bronze :

 

 "A fait preuve le 19 08 1942 des plus belles qualités de courage et de cran en prenant part à trois tentatives de débarquement successives à Berneval après que le convoi eût été attaqué par des vedettes rapides allemandes et malgré le feu meurtrier de l'artillerie et des armes automatiques établis à terre. Cette citation donne droit au port de la Croix de Guerre avec étoile de bronze".

 

Georges ROPERT à gauche est décoré en 1943

Copyright Musée de tradition des fusiliers marins

Georges ROPERT participe ensuite au Débarquement du 6 juin 1944 à Ouistreham au sein de la Troop 1.

Il libère Ouistreham, Amfreville, le passage de l'Orne, puis est  évacué pour maladie le 27 Juin 1944.

 

Il est cité une seconde fois, à l'Ordre du bâtiment, avec attribution de la croix de guerre avec Etoile de bronze :

 « A montré un élan magnifique au moment de l'attaque du 6 juin 1944 et a fortement aidé à la réussite de la mission qui avait été confiée à sa section ».

 

Il participe en novembre 1944  à la prise de Flessingue et de l'île de Walcheren dans la campagne des Pays-Bas.

 

Georges ROPERT  est à droite dans la première ligne du Défilé du 1er BFMC

en Mai 1945 à Paris

Copyight Musée de tradition des fusiliers marins et commandos

Copyright Musée de Tradition des Fusiliers Marins et Commandos

 

Goerges ROPERT  est décédé à Toulouse le 19 octobre 1971 et est inhumé au cimetière suburbain de Cornebarrieu. (Section G, division 19, tombe 450).

 

Madame Monique Ropert devant la sépulture de son père Georges Ropert le 6 juin 2023

Ressources

 

  • (1) Biographie extraite d’un article du journal du dimanche 8 juin 1969 de la ville de Toulouse.  Transcrite par B. Dulou LIEN 
  • Dossier Résistant au SHD de Vincennes (non consulté : cote GR 16 P 519790
  • Plus de photographies de Georges Ropert  sur le site internet Parcours de vie dans la Royale