LEJAMBLE Georges  (1921 - 2001) FNFL

Marine de Guerre : Marine Madagascar, Aviso Savorgnan de Brazza, Cargo Barfleur, Marine Maroc

Mise à jour 09/12/202

Georges, Edouard, Eugène LEJAMBLE est né au Havre le 31 mars 1921, un an avant que sa famille ne s’installe à Madagascar.

Il est scolarisé par intermittence au Lycée de Garçons du Havre (François 1er), de 1930 à 1940 . Il obtient son bac philo en 1940.

Après l’obtention en 1941 de son brevet de capacité coloniale, équivalent du baccalauréat, il  suit son père à ce moment Chef de la Circonscription scolaire de Tuléar à Madagascar, et est pendant plusieurs mois instituteur, en tant qu’auxiliaire, en remplacement d’un départ d’institutrice. En 1942, il est recruté comme surveillant au lycée Galliéni, où il exerce pendant plusieurs années (1) .

 

En janvier 1943, les Français Libres, sous la direction du général Paul Legentilhomme, se verront confier le pouvoir à Madagascar, qui avait été défendu jusqu’en novembre 1942 par une résistance acharnée des forces de Vichy, sous le mandat du gouverneur Annet.

La Grande Ile entrée dans l’orbite des Alliés, 900 nouveaux volontaires rejoignirent alors les FFL, dont l’aspirant Georges Lejamble qui s’engage le 16 janvier 1943 dans les Forces navales Françaises Libres (matricule 21104 FN43).

Il servira d’abord à la Marine de Madagascar, puis sur le célèbre aviso FNFL Savorgnan de Brazza.

Il participe au Débarquement de Provence en août 1944 sur le cargo Barfleur (dont le port d’attache était Le Havre) et enfin, est affecté à la Marine du Maroc. Il termine la guerre  avec le grade d'aspirant.

 

Aviso Savorgnan de Brazza (copyright Fondation de la France Libre)

 

A la fin des années 80, Georges Lejamble publie à Madagascar deux romans autobiographiques, “Les coloniaux” et “Les chênes de la place Colbert, ou BBC nostalgie”, qui racontent l’histoire de sa famille, partie s’installer dans la Grande Île en 1922.

Le premier volume évoque Charles Goffic, instituteur qui grimpera rapidement dans la hiérarchie de l’Éducation et finira par épouser une Malgache. Le second est consacré à sa vie (Édouard dans le livre), adolescent à Madagascar alors que la guerre éclate en Europe. Ces ouvrages contiennent des descriptions intéressantes de la période coloniale dans le Tananarive de l’époque. 

 

Le Zoma en 1926 (extrait de texte de Georges Lejamble (2)

“Le vendredi, Claire se rendait au marché d’Analakely, le plus important de la ville, qu’on appelait le Zoma. Le vendredi était le jour du grand marché, celui où les produits exposés sont particulièrement abondants et variés (…)

“Enserré au cœur de la fourche formée par les deux principales collines sur lesquelles étaient construite la ville, le Zoma s’étendait en forme de trapèze sur environ deux hectares dont un tiers occupé par de petits pavillons juxtaposés en enfilade et formant comme un petit souk. C’était le marché permanent, celui des boutiquiers, tissus, mercerie, boucherie, quincaillerie, horlogerie, réparation de parapluie, etc.

“Ses allées ombragées par des bâches étaient toujours encombrées par une foule presque exclusivement féminine déambulant lentement devant les éventaires où marchandant le prix d’une pièce de tissu ou d’une lampe à pétrole, les Malgaches la tête nue aux cheveux finement tressés mais abritées par une ombrelle et drapées dans leur lamba blanc, les Européennes court vêtues et coiffées du casque. “Sur le terre-plein, par contre, les marchands étalaient leurs produits à même le sol sous un grand parasol blanc. Là, le grouillement humain était encore plus intense mais peu bruyant.

Ce silence relatif étonnait toujours les Européens fraîchement arrivés, habitués aux appels racoleurs des marchés de leur pays. Les chalands tâtaient un poulet, soupesaient un chou, marchandaient dans tous les cas puisque c’était l’usage et qu’autrement, ils auraient payé le double du prix normal" 

 

Sous la direction de Madame Dominique Ranaivoson, maître de conférence à l'Université de Lorraine, le numéro 13 de la Revue de la Sielec, consacré à la vie culturelle coloniale à Madagascar durant l'ère coloniale (1896-1960), paraitra à l'automne 2021. Il s'appuie notamment sur des témoignages de Georges Lejamble. 

 

Georges LEJAMBLE est décédé au Havre le 18 mai 2001.

Il a été inhumé au cimetière Sainte-Marie du Havre : Division : 40 Rang : B Emplacement : 12 

F. Roumeguère

 

SOURCES

 

Dossier Résistant au SHD de Vincennes GR 16 P 358265 (non consulté)

 

Livre Ouvert des Français Libres Lien

 

Marins Fnfl.fr Lien

 

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(2) Extraits de textes de Georges Lejamble Lien

 

La SIELEC (Société Internationale d'Etude des Littératures de l'ère Coloniale Lien

 

Enseignants coloniaux. Madagascar, 1896-1960. Simon Duteil. Lien CAOM EE/II/7939. Lejamble Georges Édouard. 

 

Au creux de l’intime. Familles et sociabilités de l’entre-deux à Madagascar pendant la période coloniale (1896-1960) Violaine Tisseau Lien