LE BIAN René (1919 -1941)  FAFL                      Mort pour la France

Nos remerciements à Jean-Claude Augst et Françoise Amiel-Hébert

 

René Jules Louis LE BIAN, alias Ralph SAYERS dans la France Libre, est né au Havre le 19 août 1919.

 

Ajusteur mécanicien à la Société Nationale de construction aéronautique du Nord créée en 1936 et regroupant entre autre l’usine Breguet du Havre, il s’engage pour la durée de la guerre le 28 décembre 1939.

Sans doute son métier lui fait-il intégrer l’aviation, car il rejoint l’Ecole Auxiliaire de Pilotage 17 d’Evreux, où il obtient son brevet de pilote militaire le 4 mars 1940.

 

Il part ensuite à l’école de chasse n°1 d’Etampes, où il passe caporal chef.  Lorsque les  troupes allemandes envahissent la France, l’école se replie  dans les Landes.

 

C’est là que René décide de rejoindre l’Angleterre, accompagné de ses camarades Claude Béasse, Gérald Léon, Jean Maridor, Roland Leblond et Maurice Traisnel.

 

Le 24 juin 1940 ils embarquent sur l’Arandora Star, qui emmène 1700 hommes, dont des soldats polonais, jusqu’à Liverpool. C’est à bord qu’ils décident de former un petit groupe qu’ils appellent "La Patrouille".

 

La Patrouille- Copyright Famille Maridor

Quatre de la Patrouille, Odiham juillet1940 :  Jean Maridor, René Le Bian, Maurice Traisnel et Claude Béasse  - CopyrigJean-Claude Augst pour l'Odyssée des Français Libres du Havre

Dès leur arrivée en Angleterre,  les jeunes gens s’engagent dans les Forces Aériennes Françaises Libres et effectuent plusieurs stages de perfectionnement, notamment à Ternhill (N° 5 Service Flying Training School).

 

C’est le 23 août 1941, lors d’un vol d’entrainement, que  l’avion que pilote le sergent René Le BIAN se met en vrille et s’écrase sur une colline. Il est tué sur le coup, il venait tout juste d'avoir  22 ans. [1].

Le témoignage de Jean Maridor, par Jean-Claude Augst : 

"  le 23 août 1941, survient le premier drame qu'aura à connaître notre pilote en cette période de guerre. Son camarade d'exil, René Le Bian, trouve la mort en percutant une montagne alors qu'il est en stage d'entrainement à la 5 Service Flying School de Ternhill. Jean en sera très affecté au point qu'il prendra le risque d'envoyer un télégramme à sa famille restée au Havre, qu'il leur fera parvenir par l'intermédiaire de la Croix Rouge. Mais il sera très bref comme à son habitude. Sa tante lui répond par télégramme fin août par le même circuit. Quelques mois plus tard, par lettre du 17 janvier 1942, il demande confirmation à ses parents pour s'assurer que les parents de René ont bien été informés de la mort de leur fils : 

"Avez-vous communiqué la triste nouvelle aux parents de René ? J'étais vraiment peiné car j'ai perdu là mon meilleur camarade" 

[2].

 

René LE BIAN était titulaire de la Médaille de  la Résistance.

 

Le Vice-Amiral Muselier, commandant supérieur des FAFL le cite :

« Jeune pilote – Breveté pilote militaire en France le 13 mars 1940, s’est échappé après l’armistice. A pu rejoindre l’Angleterre en juin 1940 pour se mettre au service des Forces Françaises Libres. Versé en école de pilotage anglaise, a été blessé mortellement le 23 août 1941 en service aérien commandé. Il est mort pour la Libération de la France ».

 

Il fut inhumé au cimeitère de Market Drayton puis son corps fut ramené au cimetière Sainte-Marie du Havre le 16 décembre 1948, en même temps que celui de son ami Jean Maridor. Malheureusement, inhumé dans une concession privée, sa sépulture a depuis disparu.

Une rue au Havre  porte son nom, et le président des Amis et Anciens de la France Libre du Havre, Michel Pérot, a obtenu de la municipalité en octobre 2008 que son nom soit ajouté sur le Monument aux Morts.

 

En contemplant le bas-relief de l’Aile, avenue Foch au Havre, les passants lisent Le Bihan, alors que son acte de naissance ne comporte pas d’H.  [1].

 

Le bas relief de l'Aile - Copyright Françoise Amiel-Hébert

Ressources

 

Dossier Résistant au SHD de Vincennes (non consulté) : Cote GR 16 P 346293

 

[1] Les bas-reliefs de l'Avenue Foch. Françoise Amiel-Hébert, Corlay impimeur, 2017

 

[2] Page René le Bian sur le site internet de Jean-Claude Augst Lien