ORIBE Robert  (1921-1980) FNFL                      Marine de Guerre                                                Cuirassé Courbet, Torpilleur Bouclier, Corvette Mimosa, Marine Saint-Pierre, Corvette La Roselys, Frégate La Surprise, Croiseur Le Triomphant

Robert ORIBE est né au Havre le 7 Septembre 1921.

Elève officier mécanicien de la marine marchande, il navigue à la Compagnie Générale Transatlantique et  rallie la France Libre le 15 Août 1940 à Colon, étant embarqué sur l’Oregon.

Parvenu en Grande-Bretagne le 12 Décembre 1940, il est aussitôt embarqué sur le cuirassé Courbet jusqu'au 15 Mars 1941 (défense antiaérienne de Portsmouth).

Il est affecté sur le torpilleur Bouclier de Mars à Juillet 1941, puis sur la corvette Mimosa de Juillet à Décembre 1941.

Il est promu aspirant mécanicien le 1er Mars 1941, puis ingénieur mécanicien de 3e cl. le 15 Août 1941.

Robert ORIBE est affecté à Marine Saint-Pierre de Décembre 1941 à Mars 1942.

Il embarque sur la corvette Roselys de Mai à Octobre 1942 sur laquelle il participe aux convois de Mourmansk.

La corvette Roselys - Copyright Fondation de la France Libre

Les convois de Mourmansk (Mai-Juillet 1942)

 

A la demande du général de Gaulle, en mai 1942, la ROSELYS est détachée pour effectuer l'escorte des convois de Mourmansk, destinés au ravitaillement des Soviétiques. Ces convois et leurs escortes sont obligés de se tenir entre la banquise et la côte nord de la Norvège occupée par les Allemands. Ils sont constamment exposés aux coups des sous-marins et des navires de surface et des avions ennemis. A ces dangers s'ajoutent ceux qui tiennent à une nature hostile : froid intense, coups de vent soufflant en tempête, brumes épaisses ou au contraire clarté continuelle, incertitude des indications fournies par les compas magnétiques en raison de la proximité des pôles.

 

Du 16 au 30 mai 1942, La ROSELYS escorte le convoi PQ 16 de 34 bâtiments chargés d'armes et de produits pétroliers qui fait route du nord de l’Islande vers MOURMANSK, à travers l’océan glacial arctique. Le convoi échappe à une attaque des cuirassés de poche de la Kriegsmarine, basés à Narvik (Norvège), mais doit faire face à plusieurs attaques d’Heinkel 111 opérant à partir des aérodromes de Norvège et de Finlande. Pendant 6 jours et jusqu'à leur arrivée à Mourmansk, le convoi et son escorte sont attaqués jour et nuit par des vagues successives d'avions.

Le 27 mai, la ROSELYS se porte au secours d'un cargo soviétique en feu, le Stari Bolchevik, chargé d'essence et de munitions. Sous un énorme parapluie involontaire de fumée noire, au risque de sauter d'une minute à l'autre, il continue à faire route à 8 nœuds. La Roselys réussit à s'en approcher à quelques mètres et à lui passer ses manches à incendie. Ce n'est qu'au bout de deux heures, alors que les bombes pleuvent de part et d'autre, que les Russes signalent qu'ils ont enfin maîtrisé l'incendie. Autour d'eux les navires sautent : un cargo bourré d'explosifs reçoit une bombe de plein fouet : une immense flamme monte jusqu'au ciel puis plus rien. Pas d'épaves, pas de survivants qui surnagent. Là où 5 secondes avant, il y avait un bateau et des hommes, il n'y a plus que le néant. Le convoi aura perdu 8 bâtiments sur 35. 

 

Du 27 juin au 6 juillet 1942, après un mois passé à Mourmansk, la ROSELYS reprend le chemin de REYJKAVIK.  Elle fait alors partie de l’escorte du  QP 13, constitué d'une trentaine de cargos.

Le retour sera pire que l’aller   : au soir du 5 juillet 1942, entre l’île Jean Mayen et les côtes d’Islande, le convoi entre par erreur dans un champ de mines défensives ; le chef d'escorte et 5 navires marchands sautent... La Roselys entreprend immédiatement les opérations de sauvetage qui vont durer 5 heures au cours de cette nuit d’horreur... De nombreux survivants surnagent, mais l'état de la mer empêche d'affaler les embarcations. Il faut donc accoster directement les groupes de naufragés malgré les risques énormes que représente cette navette dans le champ de mines. Des filets destinés à grimper le long de la coque sont installés, mais les rescapés, à demi-asphyxiés par le mazout, sont incapables de saisir les bouts et de se hisser... 179 hommes, en majorité américains, de 5 navires différents, seront récupérés. 

Ce sauvetage vaudra au commandant de la ROSELYS, le lieutenant de vaisseau Bergeret, d'être le premier officier de marine allié à être décoré par les Américains de la Legion of Merit.

La corvette est de nouveau citée à l’Ordre des F.N.F.L. pour ces derniers faits, le 20 novembre 1942 avec droit au port de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre. (1)

 

Robert ORIBE, de même que ses camarades de l’époque encore vivants, se verra décerner par l’U.R.S.S. la médaille des 40 ans de la Victoire dans la Grande Guerre 1941-1945, puis en 1995 la médaille des 50 ans. 

Robert ORIBE est ensuite affecté à la lère Division de sous-marins et à l'Etat-major Londres d'Octobre 1942 à Novembre 1943.

L’ingénieur mécanicien Robert ORIBE sert ensuite sur la frégate La Surprise de Novembre 1943 à Février 1944,(escorte de convois en Manche)  et sur le croiseur léger Le Triomphant de Février 1944 à Novembre 1945.

Frégate La Suprise - Copyright Fondation de la France Libre

Le Triomphant - Copyright archives Le Thomas

A la fin des hostilités, Robert ORIBE est embarqué sur le cuirassé Richelieu (1949-52), sur le porte-avions Dixmude (1952-54), le pétrolier La Charente (1954-56), l'escorteur d'escadre Chevalier Paul (1961-63) et le porte-avions Clémenceau (1966-68).

Il est promu capitaine de frégate (B.T.) le 1er Avril 1965.

Il quitte le service actif le 7 Septembre 1975.

 

Le capitaine de vaisseau (B.T.) (H) ORIBE était chevalier de la Légion d'honneur (1957) et  titulaire de la Croix de guerre 1939-45 avec 1 citation.


Robert ORIBE est décédé le 21 Avril 1980 à Nuremberg en Allemagne.

Ressources

 

Mémorial des FNFL

 

Dossier Résistant au SHD de Vincennes (non consulté). Cote GR 16 P 451227

 

(1) Ni Chagrin ni Pitié, Souvenirs d'un marin libre par François Flohic,  aspirant de Marine à bord de la Roselys, Editions Plon, 1985

 

Photographies du Triomphant sur le site Alamer  LIEN