NIEL Marcel  (1988-1998) FNFL                        Marine de Guerre                                        Chasseurs de sous-marins Rennes et Diélette    1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos    Badge n° 54

Nos remerciements à son fils William et à son petit-fils Cédric, au Musée de tradition des fusiliers marins et commandos.

 

Marcel NIEL est né au Havre le 16 octobre 1920.

Venant de la Marine marchande, il est présent à Dunkerque lors de l'évacuation. 

Il s'engage  dans les FNFL en Septembre 1941, affecté à la Marine de Guerre et sert sur les Chasseurs 8 Rennes et 14 Diélette avant de se porter candidat pour les Commandos.

 

Marcel Niel à l'entraînement - Copyight Cédric Niel

En Mai 1943, Eastbourne sur la côte sud de l’Angleterre, fut choisi pour accueillir les commandos français. La Compagnie de Fusiliers Marins commandos avait maintenant atteint l’effectif d’un bataillon et, le 8 octobre 1943, elle devient officiellement le 1er Bataillon de Fusiliers Marins commandos (1er BFMC).

 

Marcel NIEL figure sur une photographie issue des Archives de Henri Fercocq, prise le 8 Octobre 1943 à Eastbourne, en présence de l'Amiral Thierry d'Argenlieu et du commandant Philippe Kieffer. Sur ce cliché figurent également les Havrais Pierre Quere et Pierre Tanniou.

 

Marcel Niel  3e de gauche à droite - Col. Fercoq/ Famille Fercocq

 

Le D DAY DE MARCEL NIEL

 

Le 6 Juin 1944, il  prend part au débarquement sur la plage de Colleville-sur Orne (Calvados) au sein de la Troop 1 du n° 4 Commando britannique. 

Casque de Marcel Niel - copyright famille Niel

Mardi 6 Juin 1944,  Marcel NIEL :

" 6 heures du matin : debout les gars au breakfast. Je monte sur le pont, je jette un coup d'œil. De tous les bords, devant et derrière, des bateaux et des barges à perte de vue. On commence à casser la croûte, quelque temps après, voilà le feu d'artifice qui commence. Ça crache de partout, incroyable, je n'ai jamais entendu un barouf pareil. De partout des coups de canons, excepté la côte qui ne tire pas, sans doute la surprise avait réussi. A moins que ce soit ces chers fridolins qui nous en réserve une. Enfin pour l'instant, ils en prennent plein la gueule et puis alors ils ne coûtent pas cher car je vous dis que ça dégringole sur la côte. Nous sommes à 2 milles de la côte, nous approchons lentement. "A l'heure "H", nous débarquerons, mais je vous préviendrai à temps pour vous équiper". Nous passons avec notre barge à coté de barges qui portent des "rocket-gun". Quel vacarme ! Et alors ça commence à sentir la poudre, ça sent bon. Et on approche.

On est à 200 mètres de la plage, les Allemands, pas un fritz en l'air qui espère sa venue, ils sont pourtant réveillés. Mais ils ont bien raison de ne pas sortir, car la chasse anglaise a l'air décidée. On est à 200 mètres de la plage, allez les gars en position de débarquement, messieurs les fritz se réveillent. Quelques obus pleuvent devant, derrière, sur les côtés, pas de trop mais il y en a assez. Oh ! les balles de mitrailleuse commencent à siffler. L'avant de la barge a touché les coupées à l'eau et on débarque. Manque de pot, même pas à la moitié, je débarque, un obus coupe la coupée. "Saute sur l'autre barge" ordonne le commandant de la barge.

Quelques secondes, et tout le monde a changé de barge. Le grand Lanternier et moi, on s'apprête à descendre, manque de pot un obus traverse l'étrave. Après celui-là, c'est le moment de débarquer. Une minute après, tout le monde est sur la plage. Les obus commencent à augmenter et les balles de mitrailleuse. Je reçois un éclat sur mon casque, sans vous mentir d'au moins 5 centimètres..."  [1]

Il participe à la libération de  Ouistreham, du passage de l’Orne (Pegasus Bridge), d'Amfreville, Bavent et son bois, du passage de la Dive et de l’Epine.

 

Il est blessé de nouveau au Pegasus Bridge selon le témoignage de Louis Bagot :

" Sous un feu violent d'armes automatiques les ponts du canal furent franchis au pas de course au prix de 3 blessés : DERRIEN, NIEL et QUÉRÉ ;  ils furent soignés au café GONDRÉE, près de l'un des ponts du canal (ce pont est à présent dénommé "Pégasus-Bridge"), café qui peut revendiquer à juste titre l'honneur d'avoir été la première maison libérée de France". (2) 

 

Le 1er Novembre 1944, iMarcel NIEL prend part à la campagne des Pays-Bas :   il débarque et libère  Flessingue, sur l’ile de Walcheren.

Après la guerre, Marcel NIEL retourne à la Marine Marchande puis travaillera dans le bâtiment.

Il participe  régulièrement aux cérémonies commémoratives du Débarquement en compagnie de ses camarades commandos du Havre.

 

Maurice Le Floch, Marcel NIEL, Michel Vincent

et Marcel Raulin

 

On  reconnaît Marcel NIEL dans le documentaire de Jean-Pierre Goretta pour la RTS   tourné en 1969, notamment dans le café de Marcel Derrien "Après la tourmente".

Film de J-P Goretta : ils étaient 177

 

Marcel NIEL est décédé le 14 Février 1988 . Il est inhumé au cimetière Sainte-Marie du Havre

 

Ressources

 

Dossier Résistant au SHD de Vincennes (non consulté). Cote GR 16 P 444 960

Fiche biographique sur le site Ecole navale LIEN

[1]

(2)  Lien vers le témoignage de Louis Begot 

En juin 2017, Le fils de Marcel NIEL, William (bras croisés) assistait à l'inauguration de l'exposition "Revival 1940-1945" à l'AMAC au Havre