LEFEVRE Jacques (1925-1983)                          Cadet de la France Libre                               TERRE 1ère DFL     BM5

 

Jacques LEFEVRE, né au Havre le 20 septembre 1925 avait 15 ans en septembre 1940.

Après un passage par l’Espagne en janvier 1942, il s’engage à Londres en juin et sort un an plus tard, en juin 1943, de la 3e promotion Fezzan-Tunisie de l’Ecole des Cadets de la Frnce Libre dont les vingt-sept sortants reçoivent leur nouveau galon des mains du général de Gaulle en mai 1943.

Deux havrais, Jacques LEFEVRE et  Bernard BLOUIN comptèrent parmi les Cadets de la France Libre.

 

L’Ecole des Cadets : dès le mois d'août 1940, le général de Gaulle décide de regrouper les étudiants qui l'ont rallié pour leur donner une formation d'officiers. Une sorte de Prytanée les réunit d'abord, puis en février 1941, les premiers élèves du futur Saint-Cyr de la France libre se retrouvent à Malvern (Worcestershire) pour constituer l'embryon de l'École militaire des Cadets.

L'École militaire des Cadets de la France libre, s’installe à partir de mai 1942 dans le prestigieux manoir de Ribbesford près de Bewdley (Worcestershire). L’accueil que les citoyens britanniques réservent à ces jeunes exilés continuant d’affluer de tous les horizons ne se démentira jamais au cours de ces quatre années de guerre. Exceptionnel et chaleureux, il marque les Cadets de sa profonde sollicitude et de son respect.

Elle formera cinq formations d'aspirants : Libération, juin 1942, Bir Hakeim, décembre 1942, Fezzan-Tunisie, juin 1943, Corse et Savoie, décembre 1943, 18 juin, juin 1944.

 

 

Anecdotes de la vie des Cadets de la promotion Fezzan-Tunisie à Ribbesford

« Quatre courageux adeptes du canoë qui ont trouvé le moyen de traverser la Manche par ce moyen inhabituel - Reynold Lefèbvre et ses camarades - arrivent à Malvern en fin d'année. Leur exploit leur a valu d'être reçus par Winston Churchill. Ce n'est pas un mince honneur car le premier ministre a d'autres soucis en tête. La seconde section à laquelle ils sont affectés pour la plupart intègre également Jacques LEFEVRE, Claude Vaschalde et Robin Wrenacre. Quelques personnalités marquantes figurent dans ses rangs : Hainaut est une grande asperge et Boulanger tout petit. Son poids réduit ne l'empêchera pas d'être plus tard un excellent motard : il arrive à démarrer son engin alors que j'en suis incapable. Brault est notre bouc émissaire et victime, bien que nous dépendions de lui pour le ravitaillement car sa mère, travaillant à Londres, le maintient en fonds. Nous avons un poste de radio grâce à lui. Chuquet nous distrait avec son violon ; on lui doit beaucoup de musique, « Die Fledermaus » en particulier. Vaschalde, que nous appelons « Pic de la Mirandole » tant sa culture générale est étendue, parle bien l'anglais puisqu'il a séjourné en Grande-Bretagne avant-guerre. Il est de ce fait très recherché comme compagnon de sortie. C'est une vie agréable dans l'ensemble, la camaraderie est bonne, encore que les E.A. jouent un peu les aînés et se montrent quelque peu protecteurs à notre égard. Il y a deux chahuteurs : Boulanger dans le dortoir et Hainaut au réfectoire. Nous sommes toujours affamés : il n'y en a jamais assez. Nous allons donc souvent à la NAAFI, manger des sandwiches à trois pennies. Nous n’avons que nos six pence quotidiens plus quelques revenus provenant des émissions de la B.B.C. auxquelles nous participons. Heureusement que Molyneux nous fait don de £ 5 à chacun pour Noël. Nous sommes frappés par le confort de House N°5. Nous couchons dans des draps. Il y a une pièce consacrée à la chapelle, en face de la bibliothèque. La salle de bain, équipée de quatre baignoires, se prête aux bains collectifs, outre la salle de douche du sous-sol située près du râtelier d'armes et de la salle de chaussures. Fox, en bon sergent britannique, ne quitte jamais son masque à gaz, tout juste pour dormir sans doute, et encore. L. Brandin porte habituellement un béret pour sortir, Rubie a un penchant pour le nœud papillon, Fox et O'Hara fument tous deux la pipe et jouent ensemble aux échecs à chaque occasion». (2)

 

Jacques LEFEVRE est ensuite affecté au Bataillon de Marche 5 de la 1ère Division Française Libre avec laquelle il opèrera dans la campagne d’Italie (mai-juin 1944) puis de Libération de la France, après son débarquement en Provence le 16 août 1944.

 

Il est décédé le 27 novembre 1983 au Havre.

RESSOURCES

 

1 Dossier Résistant au SHD de Vincennes : GR 16 P 353519

2   Cadets de la France libre, l'École militaire. André Casalis, Delphine Cormier. Lavauzelle éd., 1994