DERRIEN Marcel  (1921-1978)  FNFL                1er Bataillon de Fusiliers Marins et Commandos                                                        Badge n° 53

 

Marcel DERRIEN est né le 21 décembre 1921 à Saint-Hernin (29). Il s'engage au 1er Bataillon de Fusiliers marins (BFM) avant de rejoindre les commandos en Mars 1943.

Il participe au Débarquement du 6 juin 1944 à Colleville-sur-Orne au sein de la Troop 1 du n° 4 Commando britannique et à la prise du casino d'Ouistreham.

 

Marcel RAULIN :  " Nous voici aspergés de partout. Nous reprenons le tir sur le pill-box. Soudain, à notre grande stupéfaction, les Allemands cessent le feu. Nous contournons le monticule pour les suprendre et les voilà qui descendent de leur abri, les mais en l'air. A l'affut derrière une voiture, DERRIEN et Nicot viennent en renforrt pour réceptionner les prisonniers. La bataille du casino est maintenant terminée pour nous". [1]

 

Commandos affutant leurs dagues. Au centre, Marcel Derrien

Musée de tradition des fusiliers marins et commandos

Vers 13 heures le 6 Juin, les commandos se dirigèrent vers le second objectif de la journée, le ralliement avec les parachutistes de la 6e Airborne.

ils atteignirent Bénouville et son pont basculant "Pegasus bridge" vers 16 heures. Les commandos subissent là de nouveau les tirs allemands.

 

Gwenaël BOLLORE - «  Les parachutistes du lieutenant-général Sir Richard Gale ont réussi à occuper le pont pendant la nuit mais une batterie de mitrailleuses lourdes allemandes, située sur le chemin de halage du canal, n’a pu être contrôlée. Elle continue de débiter régulièrement, balayant de sa puissance de feu le pont miraculeusement intact.

La jonction a lieu en contrebas des berges, au son de la cornemuse du piper de Lord Lovat Mai (...) Maintenant, il s’agit de franchir le canal.

Des grenades fumigènes fusent. Par vagues de dix ou douze, des petits groupes passent. Au hasard, les mitrailleuses allemandes tirent dans l’opaque, mais des rafales de vent balayent par instants la brume artificielle. Alors, un corps boule sur lui-même pour s’abîmer dans ‘eau ou s’écrase au sol.

Trois nouvelles grenades et c’est notre tour. Courbé sous le poids de sa charge, le groupe dont je fais partie s’élance. Nous atteignons sans mal la rive opposée, presque sauvés. Hélas ! La brume se déchire et de l’autre berge, parvient le claquement sec de l’arme automatique. Devant moi, Marcel DERRIEN plonge en contrebas, blessé à la jambe. Je l’imite avec plus de chance…"   [2]

 

Témoignage de Louis Begot : " Sous un feu violent d'armes automatiques les ponts du canal furent franchis au pas de course au prix de 3 blessés : DERRIEN, NIEL et QUÉRÉ ;  ils furent soignés au café GONDRÉE, près de l'un des ponts du canal (ce pont est à présent dénommé "Pégasus-Bridge"), café qui peut revendiquer à juste titre l'honneur d'avoir été la première maison libérée de France". (3) 

Marcel Derrien devant le café Gondrée Tous droits réservés

Le 1er novembre 1944, Marcel DERRIEN participe à la Campagne des Pays-Bas, et à la prise de Flessingue sur l'île de Walcheren.

Il sera cité à l'Ordre de la Division et reçoit la Croix de guerre avec Etoile d'argent :

" A donné une haute mesure de son courage au cours de la progression à travers la ville de Flessingue le 1er Novembre 1944. A tenu pendant 24 heures un poste avancé en contribuant à repousser de nombreuses contre-attaques d'un ennemi supérieur en nombre".

 

Marcel Derrien est à gauche dans la première ligne du Défilé en Mai 1945 à Paris

Copyight Musée de tradition des fusiliers marins et commandos

Après la Guerre, Marcel DERRIEN travaille sur un remorqueur du Port autonome du Havre.  Son épouse tient  le café "Après la tourmente" dans le quartier du Port, où se retrouvent certains commandos havrais.

Copyright Sylvain Prentout

Le groupe souriant des Havrais : Marcel Derrien est le 3e à gauche, derrière Marcel Niel et Marcel Raulin

Marcel DERRIEN témoigne à plusieurs reprises dans le documentaire de Jean-Pierre Goretta "Ils étaient 177", tourné en 1969 pour la RTS suisse. On le voit notamment dans son café en compagnie de ses camarades Marcel Niel et Maurice Le Floch.

Marcel DERRIEN est décédé au Have le 18 août 1978. Il est inhumé au cimetière Sainte-Marie.

Musée de tradition des fusiliers marins et commandos

Ressources

 

  •  [1] Marcel, ou les tribulations d'un enfant havrais pour rejoindre la France Libre. Marcel Raulin. Archives familiales.
  •  [2] Commando de la France Libre. Gwen-Aël Bolloré, Editions France Empire, 1984
  • (3) Témoignage Lien
  • Dossier Résistant au SHD de Vincennes (non consulté) : Cote GR 16 P 177 431
  • Fiche biographique sur le site Musée de tradition des fusiliers marins et commandos Lien