DELOOF Raymond  (1909-1983)  FNFL          Marine de guerre                                                Sous-marin Surcouf, aviso Arras, corvette Renoncule, Compagnie de Passage à Londres, contre-torpilleur Léopard, caserne Surcouf

Copyright : André Deloof/Jean-François Butel

Nos remerciements à Jean-François Butel et André Deloof.

Raymond DELOOF est né le 26 Octobre 1909 à Bléville.

En avril 1939, il embarque sur la gabare en bois la Girafe, affectée au port de Cherbourg. Celle-ci s’occupe notamment du mouillage des filets anti-sous-marins entre Ouistreham et Le Havre.

Au Havre Raymond voit des bateaux sauter sur les mines et d’autres pris dans les filets, qu’il faut dégager. Mais le 15 Juin, devant l’avancée allemande, la Girafe quitte Le Havre.

Le matin du 18, dans le port de Cherboug, le second-maître et Raymond Deloof, avec l’accord de tous ceux du bord, appareillent pour Southampton contre la décision du commandant. 

La Girafe est à droite. Copyright : forum.pages14-18.com

Après son engagement à l’Olympia, le second-maître Raymond DELOOF fut convoqué à l’état-major de Calton Gardens par l’amiral Muselier. Il demande à rejoindre les fusiliers marins, mais l’amiral lui répond : « pas d’histoire, vous êtes sous-marinier, j’ai besoin d’hommes pour nos sous-marins ».

Il rejoint Plymouth et embarque le 26 août 1940 sur le sous-marin Surcouf comme capitaine d’armes, chargé de la discipline pour tout l’équipage, et par ailleurs, des soutes à munitions. En plongée, son poste de combat se trouvait dans le kiosque à la mise au feu des torpilles  [1].

Le Surcouf - Copyright Fondation de la France Libre

Au printemps 1941, le second-maître Raymond DELOOF fut désigné comme instructeur à l’école de canonnage pour instruire 20 matelots sur armes anglaises, DCA et canon, et il se trouvait alors en subsistance sur la Belle Poule

En février 1942, Raymond DELOOF est désigné pour embarquer sur le contre-torpilleur le Léopard et cette affectation ne lui plaît pas ! Son épouse anglaise, Joyce, est enceinte…

Mais le commandant supérieur à Porstmouth lui dit qu’il ne peut rien faire, qu’il est embarqué « au choix »*, et pour clore l’entretien lui dit  : « Deloof, vous êtes comme moi, vous êtes venu pour faire la guerre, alors… ». Raymond observe que « lui, a fait toute la guerre à Porstmouth ! ».

Au printemps 1942, Le Léopard part en convoi vers l’Afrique où lui arrive une petite mésaventure : à Dakar, il aborde un escorteur et toute son étrave est enfoncée sur au moins 5 mètres, là où se trouvent les frigos, tandis que l’escorteur lui, a été pris par le milieu. « Les mécaniciens sont obligés de découper la tôle au chalumeau car il y a un homme enveloppé dedans. Alors nous tournons autour toute la nuit pour le protéger. Pour nous les dégâts sont au-dessus de la ligne de flottaison, mais nous sommes obligés de jeter toute la viande à la mer, et on ferme les portes étanches ».[1] 

* C’est-à-dire par le commandant du bateau.

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En novembre 1942, le contre-torpilleur Léopard reçoit pour mission de débarquer à la Réunion qui était demeurée sous le régime de Vichy.

Le 20, il est accueilli par la batterie de défense de la Pointe des Galets à quelques kilomètres de la capitale de Saint-Denis, comme le relate Raymond DELOOF : 

« La réplique ne se fait pas attendre : nous les attaquons à l’artillerie en passant au 30 mm. Dans l’après-midi,nous débarquons et faisons prisonnier le gouverneur et son secrétaire. Tous se rendent sauf un lieutenant d’artillerie assez grièvement blessé à un bras. Nous l’enverrons quelques jours plus tard à l’île Maurice, ainsi que le gouverneur.

J’étais permissionnaire et en rentrant dans notre poste, il y avait une marmite de punch vraiment bon ! Enfin tout l'équipage y a goûté et il y eut un seul puni pour le principe … Puis ce fut le départ pour Mombasa où nous attendions le général Legentilhomme pour partir sur Madagascar, qui était encore sous le régime de Vichy".[1].

Raymond DELOOF termine la guerre avec le grade de maître canonnier.

Il est décédé à Toulon  le 8 Août 1983.

Ressources

 

[1] Mémoires de Raymond Deloof, transcrites par son fils André (1980). Communiquées en 2016 par Jean-François Butel son neveu, pour "l'Odyssée des 500 Français Libres du Havre".

 

Dossier Résistant au SHD de Vincennes (non consulté) : GR 16 P 171491

 

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