BUYS Maurice Leclerc/2e DB                            1ère Compagnie de Découverte et de Combat, RTST, RMT

Mis à jour le 24 septembre 2019

 

Maurice BUYS est né le 18 mars 1921 au Havre.

Il est élève au Lycée de garçons (François 1er) en 1934. (Classes de 5ème à 4ème).

Officier sorti de Saint-Cyr, Maurice Buys déserte en juin 1940, en embarquant à Saint-Jean-de-Luz sur le cargo polonais Batory.

 

Ma première rencontre avec le général de Gaulle par Maurice Buys * :

En même temps que nous sentîmes le bateau vibrer, des choeurs polonais s'élevèrent et couvrirent les bruits des vagues sur la coque du bateau. Le Batory venait de quitter le rivage français et nos coeurs se serrèrent en voyant s'éloigner les lumières de Saint-Jean-de-Luz.

Notre embarquement avait été, pour certains d'entre nous, assez mouvementé ; les gendarmes postés sur le port avaient essayé de refouler les jeunes Français qui tentaient de partir, mêlés aux soldats polonais. Bizarrement, pour Sylvain Levêque et moi-même, qui avions décidé de gagner l'Angleterre ensemble, nos calots rouges et gris fièrement arborés, semblaient les avoir impressionnés.

Parvenus sur le bateau, nous pûmes obtenir, toujours grâce à nos calots, une magnifique cabine en notre qualité de candidats élèves-officiers. Nous la partageâmes avec Agenet, encore revêtu de sa tenue d'enfant de troupe et de ses houseaux.

Le voyage aurait pu être sans histoire, à part quelques alertes, si, fumeur de pipe impénitent, je n'avais pas enflammé une boîte d'allumettes dans ma main en tentant d'allumer ma bouffarde malgré le vent. Je rendis donc visite à l'infirmerie du bord, où deux médecins polonais soignèrent une brûlure de la paume qui s'avéra assez grave, le muscle de la main étant atteint. Je débarquai donc à Plymouth avec le bras en écharpe, ce qui me valut un traitement de faveur des vieilles Anglaises (et aussi des plus jeunes...) qui nous accueillaient.

Quelques jours plus tard, l'état de ma brûlure ayant empiré, des médecins anglais jugèrent bon de me mettre le bras dans une attelle recouverte d'un immense pansement. J'étais toujours dans cet état à l'Olympia lorsque nous apprîmes que le général de Gaulle allait venir nous inspecter. J'avais intégré la Cavalerie motorisée et l'aspirant Tresca, mon chef de section, avait pensé judicieux de me mettre au premier rang de la section.

Evidemment, le général de Gaulle s'arrêta devant moi et, montrant du doigt mon bras en écharpe, questionna : « Dunkerque ? » Je répondis, à ma confusion : « Non, mon Général, une boîte d'allumettes ». Ce qui le lit partir d'un éclat de rire, chose assez rare de sa part à cette époque...

Un an plus tard, au camp Colonna d'Ornano, à Brazzaville, je fus de nouveau passe en revue par le Général qui s'arrêta devant moi et s'écria : « Voilà l'homme aux allumettes ».

 

Ce qui prouve, s'il en était besoin, que le général de Gaulle avait une excellente mémoire..." 

 

 (cliché issu de « Routes d’amitié", de JMF Birac)

Maurice Buys s’engage à Londres et suit en août 1940 le Corps expéditionnaire du général de Gaulle vers l’Afrique Equatoriale Française.

 

Nommé aspirant à sa sortie de l'école militaire de Brazzaville en Juin 1942, il est affecté au Tchad à la 1ère Compagnie de Découverte et de Combat, puis au Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad de la colonne Leclerc.

Avec son unité il participe sous les ordres du capitaine Massu aux campagnes du Fezzan, de Tripolitaine et de Tunisie.

 

Durant la 1ère campagne de Leclerc au Fezzan (22 février - 7 mars 1942), Maurice Buys est engagé dans le premier objectif à atteindre, Uigh el- Kebir dont la marche d'approche est réussie, le 28 février 1942, lorsque le lieutenant Dubut, du détachement Hous, s'empare de Gatroun et l'incendie.

 

Le lieutenant Maurice Buys fut cité à l’Ordre du Corps d’Armée le 1er juin 1942 :

« Très bon chef de patrouille, a fait preuve de calme et de courage en contribuant avec une poignée d’hommes à la prise du poste italien de Gatroun ».

 

La suite de son parcours est semblable à celui de Pierre Bernicot au sein du RTST puis du RMT jusqu’à la fin de la guerre (Paris, Vosges, Libération de Strasbourg et de l’Alsace).

 

Aussitôt après la capitulation allemande, Philippe Leclerc est désigné pour commander le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient. Il quitte la France le 18 août 1945 et signe, le 2 septembre, pour la France, l'acte de la capitulation du Japon. Il parvient au Tonkin (Viet-Nam) le 5 octobre 1945 et, en mars 1946 à Saigon, débarquent les hommes du groupement de marche de la 2e DB, fort d'environ 2.000 hommes et à peine 500 véhicules, aux ordres du lieutenant Massu.

Maurice Buys, avec le 4e RMT, participe à la libération de Hanoï et le 15 juin 1946, ils parviennent à la frontière chinoise.

 

Le Groupement de Marche sera dissous en octobre 1946 et les cavaliers rejoindront leurs unités respectives en métropole ; les derniers éléments du RMT quitteront le territoire le 21 mars 1947.

 

Il était Chevalier de la Légion d'honneur, Médaillé de la Résistane, Croix de guerre 1939-1945, Officier de l'ORdre national du Mérite.

 

Maurice Buys est décédé à Saint-Jean-de-Luz le 26 avril 1999.

 

 

Ressources

 

Dossier Résistant au SHD de Vincennes (consulté) GR 16 P 98859

 

* Article du dossier thématique "les engagés des FFL de 1940 se soutiennent' sur le site Charles-de-gaulle.org (lien internet rompu)

 

Livre d'or des Français Libres Lien