AUTIN Emile (1913-1992)  1ère DFL                  Evadé par l'URSS                                          101e CA du Train

Emile Charles AUTIN naît au Havre le 27 janvier 1913.

 

En Juin 1940, comme trois autres Havais, André COLAS, André THOMINET et François THIERRY-MIEGEmile AUTIN (ouvrier ou artisan de profession) connaît le sort des milliers de prisonniers d’honneur qui, n’ayant rendu les armes par ordre que le 24 juin 1940, après l’armistice, sont néanmoins envoyés en captivité en Allemagne.

 

Emile AUTIN est interné à l’Oflag II D en Poméranie d’où il parvient à s’évader avec deux compagnons et à rejoindre la Lituanie, le 1er février 1941. Mais celle-ci ci est maintenant occupée par les Soviétiques !

 

Les Havrais vont alors subir le circuit des prisons et du Goulag : la forteresse de Kaunas, les prisons Loubianka et Boutirki à Moscou, avant d’être transférés en mai 1941 au camp de Kozielsk (Mitchourine) - au sud-ouest de Moscou -, où sont regroupés les prisonniers évadés français.

Ils y retrouvent le capitaine Pierre Billotte (qui sera l’un des libérateurs de Paris en 1944), ainsi que les lieutenants Alain de Boissieu et Jacques Branet. C’est là que se noue, sous l’autorité de Billotte, la fraternité de ceux qu’on appellera, à la France Libre « les Russes » !

 

Suite à l’invasion allemande en URSS, le 22 juin 1941, le capitaine Billotte, convainc les Soviétiques de libérer 186 Français et de leur faire gagner l'Angleterre pour s’engager dans la France Libre.

Dans le train qui les conduit vers Griazovets, l’aspirant de marine René Millet compose le « chant des évadés » ayant pour refrain : « Pour combattre avec de Gaulle, souviens-toi, souviens-toi, qu’il faut se taper pas mal de taules, en veux-tu, en voilà. De Kaunas à Mitchourine, au grand pays de Staline, évadés dans la misère, toujours la mine altière".

 

Le 30 Août, ils embarquent pour l’Angleterre par Arkhangelsk et le Spitzberg.

On ne les appellera plus désormais que « les évadés par la Russie ».

 

Emile AUTIN signe son engagement dans les FFL à Londres  en Septembre 1941 et est affecté à l'unité du Train de la 1ère DFL.

Au sein de cette unité qui avait pour mission d'acheminer les troupes et le matériel sur les différents fronts de combat, furent  engagés trois autres Havrais : Marcel Barvec, Yann MALLET et Claude Pointel.

 

Emile AUTIN rejoint le front du Moyen-Orient alors que la 1ère DFL vient de terminer la campagne de Syrie.

La Compagnie du Train est engagée dans la campagne de Libye en 1942 puis elle participe à la campagne de Tunisie (1943), d'Italie (1944), le débarquement de Provence et les combats de la Libération en France (Provence-Vosges-Alsace-Alpes Maritimes) en 1944 et 1945.

 

Par décret du 25 Février 1946, comprenant 164 noms sur les 186 du détachement du Capitaine Billotte, Emile AUTIN reçoit la citation suivante à l'Ordre de l'Armée : 

« Militaire des ex-Forces françaises libres (Détachement du commandant Billotte), camp d’Old Dean (Angleterre), fait prisonnier pendant la campagne de France, s’est évadé d’un camp de prisonniers en Allemagne et a réussi à traverser la frontière russe. Après un internement en Russie, a rejoint les Forces françaises libres et a repris les armes en vue de la libération de la patrie ».

 

Cette citation lui accordant  la Croix de guerre avec palme, avec attribution de la Médaille des évadés est signée Félix Gouin, président du gouvernement provisoire de la République française. Publication au journal officiel de la République française du 26 mars 1946 (Page 1252 et 1253 G.). 

 

Ressources

 

Dossier  Résistant au SHD de Vincennes (non consulté) : GR 16 P 23929

 

Prisonniers de la liberté : l’odyssée des 218 évadés par l’URSS, de Jean-Louis Crémieux-Brilhac