ANDREANI Jean Piot Joseph (1897 -1976)        Résistance  (FFL, FFI, FFC)

Créateur du "Groupe Jean"                                       Réseau Saint-Jacques

Source : SHD 

Jean Piot Joseph ANDREANI (alias Marconi Vincent) est né le 5 mai 1897 à Olmeta (Corse).

Ses parents étaient Antoine André Andeani et de Angèle Vechioli.

Il est incorporé à Ajaccio le 5 janvier 1916 au 2e artillerie de Montagne de Nice, comme artificier.

En 1939, il est mobilisé au Régiment régional à Corte., et est démobilisé le 13 juillet 1940 à Corte.

Il s'installe comme commerçant au Havre, avec comme adresse le 20 rue Franklin au Havre.

 

Ses services dans la Résistance intérieure s’étendent de 1940 au 13 septembre 1944 dans les domaines suivants : propagande anti allemande, sabotages et Libération du Havre.

Jean ANDREANI est présenté en 1940 au Colonel Félix BRUNAU, alias Nardan, qui dirige le réseau Saint Jacques en région parisienne, Seine-et-Oise et Seine-Maritime et qui est chargé plus spécialement des sabotages et des coups de main. Jean ANDREANI est affecté au sous-réseau Nardan sous le n° M. 220. Il assure la formation son groupe en 1940 puis devient chef du secteur Marconi (ou chef du Groupement Jean), de février 1941 à la Libération.

Il est blessé le 5 septembre 1944.

Il sera homologué sous-lieutenant, grade FFI, Région II, subdivision Seine Inférieure le 19 septembre 1947

(J.O. du 10.07.1948 page 6696 colonne 1)

 

RAPPORT DE JEAN ANDREANI

POUR LE "GROUPEMENT JEAN"

 

 

Chef : ANDREANI Jean, alias Marconi.

 

Activités du groupe :

 

De 1940 à 1941 : Les principales activités du Groupe ont été de faciliter l’évasion de nombreux prisonniers, ceci en liaison avec le Réseau France Espagne de Marseille.

Un détachement de mon groupe composé des hommes suivants : ANDREANI Jean, DONATI Michel, PESTRIMOST et BRIERE Roger, a participé sous le commandement d’un agent anglais à la bonne réussite des opérations du commando de BRUNEVAL.

 

1943 : Envoi d’une vingtaine de réfractaires dans le maquis de l’Eure et en Haute Savoie.

 

1944 :

- Sous la direction de Messieurs COVES Antonio alias « Lacouche » et de GARCERIE Charles, avons effectué le sabotage de navires de guerre allemands des types suivants séries « 1.500 » et « 1.800 », participé au sabotage du ponton grue de 80 t. ainsi que des navires Perrakis, 1525, Passereau et Bromy, détérioré la tuyauterie à gas oil de la C.I.M. qui servait à l’alimentation en carburant des navires allemands.

- Sectionné à plusieurs endroits les câbles de communication de mines dans l’enceinte du Port du Havre.

-  Vols d’armes au préjudice des Allemands en gare du Havre par des éléments de notre groupe sous les ordres de Louis JULLIARD, alias Petit Louis » et Antonio COVES alias Lacouche, ainsi que d’autres soustraction s’armes individuelles.

- Le dépôt d’armes constitué par mon groupe fut anéanti lors des bombardements du 5 septembre 1944.

- De Juin à Septembre 1944, tous les hommes de mon groupe étaient désignés à tour de rôle à des postes assignés en vue de surveiller les mouvements de troupe, mouvements de navires et signaux d’attente, ceci en liaison avec Charly COURSIER et autres groupes de notre ville.

- En Aout 1944, passé sous les ordres du commandant LECOMTE pour regrouper les FFI du Havre en vue des opérations d’attaque de la Ville.

-  Les PC de mon groupement étaient établis suivant ordre reçus, au cercle Franklin et au Théâtre municipal.

-   Le 5 septembre 1944, lors du bombardement qui détruisit entièrement le théâtre, nous eûmes à déplorer la mort de 9 de mes hommes dont les noms suivent :

BORELLI Jean, DONATI Michel, FRANCESCHI Jean, GOURDAIN Charles, KERMANEC François, MILLET Raymond, PORTEBOSQ Jean, READ, et RIOU Albert.

- Après ce bombardement nous nous vîmes dans l’obligation de transporter le P.C. de mon groupe chez Antonio COVES, 79 rue Michelet au Havre. Malgré mes blessures, j’ai continué à donner les ordres qui m’étaient transmis par le commandant LECOMTE en vue du plan d’attaque et les dispositions à prendre afin d’attaquer l’ennemi le 11 septembre 1944 vers midi dans l’attente de l’arrivée des ALLIES.

- Le sergent Antonio COVES avec 25 hommes qui étaient disposés dans le secteur du Rond-Point et la rue Berthelot, s’est emparé d’un camion allemand et fait une vingtaine de prisonniers.

-  Le caporal GARCERIES avec 15 hommes a participé le 11 aux combats de la rue Berthelot et a guidé la police à Sainte-Cécile.

- Le sergent JULLIARD avec 18 hommes a assuré la sécurité du secteur compris entre la gare et la rue Aristide Briand et a fait 15 prisonniers ; il a en outre empêché que l’ennemi fasse sauter un dépôt de munitions ainsi que l’usine électrique. Après quoi il rejoignit la section COVES rue Aristide Briand à 18 heures.

-   Le caporal MAROS ave 8 hommes avait pour mission de réduire au silence deux pièces antichar qui étaient en position au coin de la rue d’Arcole, s’est acquitté de sa mission avec succès et a fait 15 prisonniers.

-  La section (Yves) LE DU avec 13 hommes a rejoint avec son avant-garde les troupes alliées au bois des Hallattes comme section d’accompagnement.

-  Avons reçu l’ordre du commandant LECOMTE de rejoindre les troupes alliées à Frileuse, avons pris contact avec elles à 21 heures le 11 septembre 1944, après avoir pris soin de laisser des hommes de garde à divers endroits du secteur qui nous était assigné. L’ensemble de son groupe a pris part aux opérations de nettoyage de la ville au cours des combats qui eurent lieu, 5 de mes hommes ont été blessés. Nous avons également assuré le service de Police contre les pillards et les faux F.F.I., une mission de sécurité fut chargée pendant la période de transition du ramassage des munitions, vivre et matériel et d’arrêter par ordres supérieurs, certaines personnes suspectes.

Messieurs ANDREANI Jean Alias « Marconi », COVES Antonio alias « Lacouche », et JULLIARD Louis alias « Petit Louis », ainsi que 25 des hommes du groupe étaient affiliés au réseau Saint-Jacques.

 

Croix de guerre et  citation à l’ordre de la Division

 

Extrait de l’ordre général n°346 en date du 18 Juillet 1945.

Citation à l’ordre de la Division :

« Résistant de la première heure, a pu faire évader près de 400 prisonniers français ; devenu chef d’un S.R. et spécialiste d’une équipe pur le sabotage des navires du Port du Havre, a pris part les armes à ma in, au coup de main de Bruneval, réussissant à libérer 8 anglais. S’est particulièrement signalé par son audace, sa bravoure, pendant les combats de la Libération de la Ville du Havre, mettant hors de combat plusieurs allemands.

Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec étoile d’argent ».

Le général de corps d’armée KOENIG, gouverneur militaire de Paris, ex-commandant des FFI.

 

Témoignage : " La direction des services stratégiques américains déclare que M Jean ANDREANI a servi avec le plus grand dévouement et une abnégation parfaite la cause des alliés avant la libération de la France et ainsi contribué à la Victoire ».

 

David K.E. BRUCE, colonel G.S.C. le 20 octobre 1944

 

Il est déclaré comme "commerçant sinistré total" à la fin de la guerre. Son dernier domicile renseigné est le 79 rue Michelet au Havre.

Jean ANDREANI  est décédé le 21 mai 1976 à Olmeta di capo corso.

 Ressources

 

Dossier Résistant au SHD de Vincennes : GR 16 P 12 807 (consulté en septembre 2018) comportant le Dossier d’homologation de grade FFI et divers documents (compte-rendu d’activité du groupe Jean)

 

 

Jean ANDREANI a été reconnu FFL dans le recensement officiel établi par M. Ecochard (liste Ecochard) pour son appartenance au réseau Saint-Jacques. Il est qualifié FFI et FFC dans la liste du SHD.